Bucks se tenait debout les mains sur les hanches. Onze heures à creuser le sable avec son bouclier d’abord à l’aveuglette, puis plus précisément à mesure que le soleil prenait sa place, avait éreinté sa pauvre carcasse de canard.
- Est-ce toi Bucks ? entendit-il ?
Il se retourna vivement. Devant lui se tenait un homme étrange. Il était vêtu d’une large toge rouge vif sur les plis de laquelle apparaissaient au gré du vent d’étranges outils entremêlés.
Bucks crut reconnaître un marteau et une sorte de coupe-coupe que l’on aurait tordu.
- Qui êtes-vous ? demanda le canard.
- Je suis ce qui t’entoure. Je suis ce que tu es. Je suis ceux que tu hais aussi. Je suis le début, je suis la fin… répondit l’homme.
Bucks commençait à regretter d’être sorti seul. L’homme ne lui paraissait pas très clair. Il devait se l’avouer et cela lui était désagréable que cette apparition l’effrayait plus que de raison. Le fait que de temps à autre il avait l’impression de voir à travers l’homme n’étant pas pour le rassurer.
- Et tu me veux quoi ? dit-il d’un air bravache.
- Tu dois partir Bucks. Ce monde est imparfait, un bien meilleur t’attend. Ailleurs, reprit l’homme en lui tendant une curieuse pastille.
- Ah ! J’y suis ! T’es un de ces branleurs de capuche qui vient foutre la zone chez nous. Ben attend, tu vas pas être venu voir tonton Bucks pour rien toi.
Il se retourna pour saisir son bouclier mais constata qu’il avait disparu. Il se retourna et se retrouva nez à nez avec… avec cette créature. Merde ! pensa-t-il, comment a-t-il pu avancer si vite ? Si vite et sans..., son sang sembla se figer, laisser la moindre trace dans le sable…
- Il y a longtemps que l’on se connait Bucks, continua l’entité. Crois –moi, prend cette pastille, tu verras qu’une nouvelle vallée bien plus vaste que celle-ci t’attend déjà.
Bucks ne pouvait détourner ses yeux de ceux de la créature. Il vit son bras se lever, sa main s’ouvrir pour recevoir la pastille bicolore. Puis sa bouche s’ouvrit et il vit sa main approcher et déposer la mort entre ses mâchoires.
- Bibip ! Bibip ! Mon digipad ! réalisa Deep.
Il sortit l’antique appareil de son sac, pianota quelques instants avant d’afficher un grand sourire. C’est bon, les autres ont trouvé mon cadeau dans la banque. J’en aurai pas supporté 37 de plus là, se réjouit-il.
ICEBERG