Oui, je sais, je suis en retard, c'est vrai. Pardon.
Cet écrit est volontairement gris et morne.
C'était
un soir où je m'étais couché tôt pour être en pleine forme pour les
jours qui venaient. Mais pendant la nuit, des cris m'avaient tirés de
mon sommeil. Je voyais mes camarades aux portes et en haut de la tour
crier vers l'Outre-Monde.
M'approchant de Splata, je lui demandai:
-"Pourquoi vous gueulez comme des abrutis là ? J'essaye de dormir...
- C'est Vermus, il a eu un problème et on sait pas si il va arriver à temps en ville."
Je montai à la tour de guet, et en regardant bien, je vis notre
courageux Pigeon revenir vers nous en battant des ailes le plus
rapidement qu'il pouvait. Il tirait la langue et se retournait à chaque
seconde.
PLUS VITE PLUS VITE ALLEZ ALLEZ ALLEZ !
Soudain Arvran cria:
-"Les gars, l'attaque est dans 10 secondes, je peux pas l'attendre je ferme les portes !
-Attends, il va le faire ! [i]ALLEZ VERMUUUUUUUS ALLEZ !
-Je peux pas attendre, on va tous crever!"[/i]
Nous vîmes le petit volatile s'approcher de la porte. Plus que dix mètres, plus que cinq, plus que deux...
CLONK.
Les portes se refermèrent et une fraction de seconde plus tard, les
ténèbres envahirent la ville et les alentours. Nous entendîmes à peine
le pigeon s'écraser contre les portes en fer.
Le silence
régnait. Je regardai autour de moi, tout le monde restait muet.
Fixant Iceberg, je remarquai qu'il fondait un peu au-dessus des
joues. Il se retourna vers moi et me dit:
-"Putain... C'est pas juste quand même... *snirfl* Et merde j'ai un rayon UV dans l'œil"
Arvran était toujours à côté de la porte, la main crispée sur le verrou, il n'avait pas bougé.
Et d'un coup, un bruit.
"Rrrrou-rrrouuuuurrrrrghhhh".
Une plume vola au-dessus de la porte pour atterrir aux pieds de Reine
qui changea son fouet de main pour la ramasser. Sans un bruit nous nous
regroupâmes autour d'elle et de la plume qu'elle tenait.
"Putain" dit Iceberg en s'essuyant une nouvelle fonte des glaces.
"Salauds" souffla Somberlord.
Au bout de dix minutes où chacun avait conservé un silence respectueux, Arvran déclara:
"J'ai
fermé la porte, mais demain, j'en connais quelques uns qui vont bouffer
les dunes ! Allez les mecs, pour Vermus on va exploser les autres
villes... On va déchiqueter du zombie par les murailles. On va nourrir
les cactus à coup de sang violet."
Moi je restais
silencieux. L'avais pas bien connu le volatile. C'est vrai qu'il était
sympa et il semblait un très bon joueur, mais je m'étais jamais rapproché de
lui. Maintenant je le regrette. Alors je rejoignis Reine qui
avait déposé la plume dans ce qui servait autrefois de tente au pigeon
et je lui demandai de me raconter comment il avait vécu. Elle me
narra ses histoires. Ses combats héroïques face aux putrides. Un
bouclier dans l'aile gauche, un pistolet à eau dans l'autre et un OD à
ses pattes. Elle me raconta le championnat de tir à fientes où il avait
écrasé tous les champions de sa catégorie en visant toujours dans le
mille. Enfin elle me dit combien de fois il avait valeureusement
sauvé ses compagnons en allant les chercher dans l'Outre-Monde et en
les ramenant, exténué, mais héroïque.
Une fois que Reine eut fini de me raconter comment il avait vécu, il faisait jour. Nous n'étions plus que trente-trois.
...Salauds...
Ciramor