Des bruits de toles se font entendre au loin... On murmure qu'il s'agirait d'une Ville entièrement remplie de Gardiens...

mercredi 13 janvier 2010

Jour VII

Shurgaal entassa un dernier produit pharmaceutique et sortit de la banque, la pile de sachets oscillant dangereusement.

La ville respirait la bonne humeur, l’excitation. La scie, enfin trouvée par Fouc la veille, avait attisé la motivation de la ville entière. Celle-ci était déjà galvanisée par les quantités exceptionnelles d’objets défensifs ramenés par les expéditeurs, c’était dire…

Pour encenser le tout, la petite console les annonçait clairement en tête de la petite compétition inter-ville. Souriant, Shurgaal déposa les sachets plastiques au sol avant de les pousser dans sa tente. Celle-ci puait les produits chimiques depuis ses premières expériences, le matin même… Cela ne gênait plus Shurgaal. Il en venait même à apprécier l’odeur piquante des twinoïdes qu’il produisait. La tentation d’en dérober une, juste une, était forte, mais il n’était pas fou. On ne plaisantait pas avec des substances comme celles-ci. Il les laissait volontiers aux têtes brulées d’expéditeurs.

Ressortant à l’air libre, il aperçu pour la première fois depuis deux jours Satyre. Ce dernier s’était enfermé dans sa tente depuis son « procès » et toute la communauté avait craint son suicide par déshydratation. Il lui adressa un bref salut. Mieux valait tisser des liens, on ne savait jamais…

Benjymen et Olympia n’étaient toujours pas rentré de leur expédition, constata Shurgaal. Cette dernière, bloquée dans la matinée, avait été secourue par le « gentilhomme », et depuis, la ville n’avait pas reçu de nouvelles, mis à part quelques bruits étranges passés à travers leur radio portative… Il n’était pas le seul à se poser des questions sur les relations de ces deux là… Certain citoyens auraient même entendu des bruits plus que suspects provenant de la tente à Benjymen la nuit précédente. Quel chanceux ce type, pensa Shurgaal, dépité. Lui n’avait que les rats, et encore…

Les chantiers de la journée terminés, la ville avait adopté un étrange comportement à leur propos… Les ouvriers, pourtant près de finir leur ouvrage, devait laisser le fruit de leur travail en plan, alors que quelques heures de travail supplémentaire en seraient facilement venues à bout…

Shurgaal passa devant la radio principale. Reinelamia, une magnifique gardienne d’après ce qu’il avait pu en voir, proposait aux citoyens une sorte de théâtre en plein air, sept citoyens devraient tenir un rôle pendant un nombre de jour défini… Shurgaal allait se proposer lorsque Beridoxy, les bras chargés de produits pharmaceutiques, le rappela à son devoir… La perspective de nouvelles heures courbées sur sa machine à laver ne l’enchantait guère, mais il ne protesta pas, débarrassa le gardien de son fardeau et repris le chemin de sa petite tente.




Shurgaal